La composition symbolique des armoiries a été conçue et réalisée par Paul-Émile Thiffault de Trois-Rivières, fondateur de l’association Les Tifault d’Amérique.
Le blason, représentation symbolique de notre histoire familiale
par Paul-Émile Thiffault
Depuis le 13e siècle, le blason sert à distinguer et à identifier des individus et des groupes. Le blason comprend d’abord un écu ou bouclier que portait le chevalier ou le combattant. Sur l’écu étaient gravés ou peints des marques d’honneur ou simplement des emblèmes appelés armes, dont l’ensemble se nomme armoiries. Toute cette représentation servait à identifier les combattants : compagnons ou ennemis. A l’écu s’ajoutent souvent une devise écrite sur le listel ou d’autres meubles (ornements) de couleur ou de forme.
De siècle en siècle, les groupes ont voulu se distinguer en montrant leurs signes particuliers. Les provinces se sont identifiées, les villes se sont présentées différentes, les familles de même patronyme ont affirmé leur souche et leur patrimoine.
Ainsi pour les Tifault, j’ai voulu représenter, sur le vieil écu français, leurs trois cents ans d’histoire en cette terre d’Amérique.
En palpant le blason de notre association, je souhaite que nous ressentions la portée et la grandeur des gestes de nos ascendants qui ont fait l’histoire page par page, et que nous développions une fierté de ce que nous apportons dans notre milieu. À la vue de notre blason, nous réapprenons les liens qui nous unissent à une grande famille. Ces liens nous motivent à établir des contacts, des échanges et des travaux en commun. Ainsi, nous prenons conscience d’une identité spécifique nourrie par les succès des nôtres et par la grandeur d’âme que nous leur découvrons. À nous connaître, nous nous admirons; à nous isoler, nous restons étrangers. Alors vous comprenez l’opportunité de hisser drapeau et bannières lors de nos rassemblements, et de chanter notre devise: AUDACE, SOUVENIR, FIERTÉ.
Explication des symboles
Le rouge recouvre une grande partie du champ de l’écu pour rappeler la Guyenne, ancienne province française, dont le champ du blason était de gueule surmonté d’un léopard. En Gironde, département de cette province, est située, à soixante kilomètres de Bordeaux, Bazas d’où est parti l’ancêtre Jacques Tifault pour la Nouvelle-France, vers 1684. Parmi les emblèmes des armoiries de ces villes, figure la tour rappelant les nombreuses attaques subies et les défenses organisées par les habitants de ces villes contre les Vandales, les Visigoths, les Normands, les Anglais…
En signe de la combativité de la population dont faisait partie l’ancêtre, nous trouvons une tour, stylisant les murailles de ces villes, avec trois créneaux à la cime pour indiquer que Bazas fut une capitale, était un chef-lieu, avait un siège épiscopal.
Le meuble principal des armoiries est le Tau d’argent, lettre grecque correspondant au «T» français, première lettre de notre nom de famille. Il domine le champ pour symboliser l’ensemble des Tifault, issus de Jacques Tifault et de Marie-Anne L’Écuyer, mariés à Batiscan le 18 janvier 1687. Le Tau, appelé aussi croix de Saint-Antoine, par sa couleur d’argent et sa forme, traduit la richesse de la foi des nôtres tout en évoquant leur détermination dans les revers.
Cette croix, au milieu du rouge, signifie les efforts héroïques pour maîtriser les forces de la nature et constituer un signe de ralliement des bonnes volontés. À la base du Tau, trois feuilles d’érable poussées d’une même branche en rappel des trois siècles pendant lesquels se sont perpétuées les générations de Tifault en expansion au Québec, dans les autres provinces canadiennes et aux États-Unis. L’érable représente leur ténacité et leur longévité.
Surmontant la tour, la fleur de lis redit nos origines françaises et nous rattache au patrimoine légué par nos ancêtres.
La hache en position libre exprime la mobilité des nôtres en vue de défricher de nouvelles terres et d’exercer divers métiers reliés à la construction ou à l’exploitation forestière. La hache d’argent glorifie le courage du défricheur et la force du bûcheron.
D’une même tige de blé, surchargeant la hache, jaillissent cinq épis de blé d’or qui rappellent l’entraide pour tirer de la terre le pain quotidien, les efforts répétés pour établir la demeure et qui décrivent le sens d’appartenance à un même groupe, quelle que soit l’orientation des membres, indiquée par les barbes des épis.
Au bas du blason, cinq bandes d’eau. Les rivières ont été les premières voies de déplacement et de pénétration dans les territoires pour découvrir et prospecter. L’ancêtre Jacques longe les rives du Saint-Laurent; ses fils s’établissent qui sur les rives de la Batiscan, qui aux abords de la rivière l’Assomption. Ses descendants bravent les eaux noires de la rivière Saint-Maurice; d’autres pénètrent l’arrière-pays en remontant la rivière des Envies. De père en fils, plusieurs ont connu lacs et rivières en maîtrisant la drave des billots.
La devise
Le SOUVENIR de nos ancêtres et parents, en nous reliant à des racines, suscite de nobles aspirations et nourrit le goût de poursuivre. C’est par l’AUDACE, à travers un idéal et des projets, que nous apportons une véritable pierre à l’édifice du pays. La FIERTÉ de ce que nous sommes et de ce que nous réalisons soutient la motivation à nous dépasser.
Description héraldique de notre blason
Le mot héraldique vient de héraut, personne qui décrivait à voix haute le blason d’un chevalier. L’héraldique est la science des blasons, des armoiries propres à une famille, à une communauté, et est soumise à des règles spéciales.
Écu français ancien : de gueules à un Tau (T) en pal d’argent, chargé à la pointe de trois feuilles d’érable de sinople disposées irrégulièrement; adextré d’une tour d’or, crénelée de quatre pièces, maçonnée de sable, ouverte et ajoutée du champ, surmontée d’une fleur de lis d’argent; senestré d’une hache d’argent, non fichée, chargée de cinq épis de blé d’or; en pointe, cinq fasces ondées d’azur.
Sur le listel d’or, la devise de sinople: AUDACE, SOUVENIR, FIERTÉ.
Termes héraldiques utilisés
- Armoiries : ensemble de symboles, devise, ornements d’un écu
- Blason : ensemble des emblèmes héraldiques inscrits sur l’écu
- Champ : la surface de l’écu ou fond
- Devise : pensée courte, mot d’ordre
- Dextre : la droite du bouclier face à nous ou gauche du lecteur
- Écu : support de tout blason. C’est le support des armes (meubles ou symboles ou signes héraldiques). Il est dérivé du bouclier de l’homme d’armes.
- Émaux : gueules (rouge), azur (bleu), sable (noir), sinople (vert)
- En pal : verticalement (pieu, poteau)
- En pointe : la partie la plus basse sur l’écu ou en bas de l’écu
- Fasce : bande
- Fichée : plantée, enfoncée
- Listel : banderole déployée sous l’écu, ruban aux formes variées
- Métaux : or et argent
- Onde : désigne l’eau
- Senestre : la gauche du bouclier face à nous ou la droite du lecteur
- Symboles : ils sont appelés meubles ou pièces
Source : Article original de Paul-Émile Thiffault paru dans l’album-souvenir Nos vingts ans : 1983-2003 publié par Les Tifault d’Amérique inc., édité par Christine Thiffault Thiffault pour le Web.